Noir début

Un pavillon de banlieue, totalement banal. A l’intérieur une famille et ses invités attendent le maître de maison, retardé par une crevaison. Soudain, des hommes en armes font irruption et massacrent tout le monde, puis incendient la maison. Seul rescapé grâce à son pneu, le héros devient littéralement fou. Avec un gros coup de pouce du hasard, il se lance à la poursuite des tueurs, sans savoir que sa famille a été victime d’une erreur : ce n’est pas elle que les tueurs cherchaient. Le premier opus de Jean-Hugues Oppel, paru en1988, est réédité par Rivages. Il porte un peu la marque du temps : on y parle en francs, les cabines téléphoniques sont utiles et les CD n’ont pas remplacé les microsillons. On retrouve dans cette oeuvre de jeunesse ce qui fait la patte d’Oppel : un humour grinçant, un certain goût de l’absurde, une distance entre l’action et la narration et un regard caustique sur le pouvoir. On peut trouver les coïncidences un peu faciles, regretter la fin prévisible et une progression pas franchement haletante. Mais si on aime le roman noir décalé façon Oppel, le découvrir à ses débuts ne manque pas de sel. A réserver en priorité aux fans de l’auteur.

Titre : Noir début