La solitude, çà existe

« Onze histoire de solitudes » est un recueil de nouvelles dont Je ne me souviens plus très bien pourquoi il m’a attiré. Le livre date du début des années cinquante et trahit son âge dans certaines thématiques, notamment la tuberculose et les sanatoriums qui reviennent à plusieurs reprises, les machines à écrire, les journaux dominateurs. On a l’impression de retrouver la série Mad Men. Dans chacune de ces nouvelles, le héros malheureux vit dans sa tête une histoire qui n’est pas la même que celle de son entourage ou de son interlocuteur. Ecolier isolé de ses camarades, écrivain raté, journaliste en recherche de travail, sergent adulé de ses hommes, les protagonistes – tous des hommes – sont décalés dans leur environnement. Même si l’ambiance générale de ces nouvelles est plutôt douce-amère, une note d’humour perce çà et là. Le lecteur hésite entre la pitié et la compassion pour les personnages dont aucun ne sort grandi de l’histoire qui lui arrive. Seule héroïne des onze histoires, Miss Smith est une institutrice aussi revêche et acariâtre que sa collègue est fraîche et joyeuse. Le jour où elle annonce triomphalement une fête de Noël à sa classe, tous les élèves se réjouissent, imaginent monts et merveilles et vont prendre leur revanche sur leur copains plus chanceux. Cinq minutes avant la fin du cours la fête est une distribution de cadeaux tous identiques, une simple gomme. On sent à ce moment que la solitude peut être partagée…

Titre : La solitude, çà existe