Quand j’ai vu que la “reine Elizabeth” proposait des nouvelles, je me suis précipité. Autant le dire tout de suite j’ai été déçu. Un mot sur l’objet-livre : dans la version de Pocket, il ne comporte que trois nouvelles, toutes créditées à E. George, alors que la version originale en annonce vingt-trois de différents auteurs. Sur à peine deux cents pages imprimées - trop - gros s’étalent trois histoires inégales, rattachées un peu artificiellement à six péchés capitaux.
“Le coup de coeur du rayon” disait le papillon sur le livre. Quand il s’agit d’un vrai libraire, je plonge facilement. J’ai pourtant eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire de cet agent immobilier qui part en rupture avec son métier et sa compagne. Atteint par une dépression nerveuse, il s’arrête par hasard dans un village du Nouveau Mexique. Une maison inhabitée y a été, huit ans plus tôt, le lieu d’un crime.
Un pavillon de banlieue, totalement banal. A l’intérieur une famille et ses invités attendent le maître de maison, retardé par une crevaison. Soudain, des hommes en armes font irruption et massacrent tout le monde, puis incendient la maison. Seul rescapé grâce à son pneu, le héros devient littéralement fou. Avec un gros coup de pouce du hasard, il se lance à la poursuite des tueurs, sans savoir que sa famille a été victime d’une erreur : ce n’est pas elle que les tueurs cherchaient.
Passer directement de “La Princesse des Glaces” à “l’Enfant Allemand” est un voyage temporel brutal. Dans le premier ouvrage de Camilla Läckberg, sa biographe-enquêtrice commençait à peine à flirter avec un policier amoureux transi. Sans transition - ou plutôt en ayant sauté les transitions - on les retrouve mariés, installés et munis d’une fillette d’un an. Le bébé est le véritable personnage central du livre, on peut trouver sa présence un peu envahissante - reflet des préoccupations de l’auteur ?
Le plus important n’est pas l’histoire,située entre le 13 et le 24 décembre 1974, placée dans le Yorkshire, uniformément glauque, sombre et grise. Edward Dunford, jeune journaliste rêve de scoops et de gloire. il enquête sur une série de meurtres de petites filles, dans l’ombre de son ainé qui lui vole parfois la vedette. Quand un de ses confrères meurt dans un accident, Eddy entame une descente aux enfers vers un monde souterrain où les policiers corrompus le disputent aux politiciens mafieux et aux entrepreneurs avides.
Vendanges tardives
Jean-François Coulomb
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Ce recueil rassemble 14 nouvelles de 4 à 18 pages, écrites pour la plupart à la première personne, dont le héros ou le narrateur est toujours un homme, voilà pour les statistiques. Les acteurs en apparence superficiels, évoluent dans des milieux aisés, les femmes sont attirantes et font volontiers l'amour. Le personnage central est finement décrit, ou brossé en quelques traits, mais toujours très présent.
Au départ, une intrigue linéaire : Julius, psychothérapeute, apprend qu’il va mourir. Il renoue contact avec Philip, un ancien patient qui fut son échec le plus grave. Heureux hasard, ce dernier veut à son tour devenir psychothérapeute et demande à Julius de devenir son tuteur. A cet effet, il va intégrer le groupe de psychothérapie animé par Julius, dont on suit les séances et les participants pendant un an. Le ton est démonstratif à l’extrême et les ficelles souvent très apparentes.