Le titre énigmatique renvoie à un principe de raisonnement vieux de plus de sept siècles qui veut que les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables. Simple et vraisemblable ne sont pourtant pas des adjectifs adaptés à ce livre qui part un peu dans tous les sens. Enquêteur à la limite de la caricature, manuscrit maçonnique mystérieux, cryptologie…tous les poncifs du thriller ésotérique sont réunis dans ce pavé de cinq cents pages qui m’est un peu tombé des mains.
Nouvel avatar des aventures de M. Bolitar l’agent sportif enquêteur cher à H. Coben. Parti noyer un chagrin d’amour au caraïbes, l’homme abandonne tout pendant quelque semaines. Las, un de ses sportifs est assasinné et son associée est accusée du meurtre. C’est donc reparti pour une enquête compliquée à souhaits, émaillée des rebondissements et des secrets du passé sans lesquels un Coben ne serait pas un Coben. Doù vient le sentiment de lassitude ?
“Donna Leon est une star, partout ou elle pase ses livres font un malheur” précise la quatrieme de couverture. Il est donc tentant d’aller voir si le jugement est partagé. Venise est le lieu commun à tous les opus de la dame et Brunetti son personnage récurrent. Le moins qu’on puisse dire c’est que le rythme est lent, on prend son temps pour visiter la ville de canal en canal. Le cadavre n’arrive qu’à la moitié du livre et il ne reste à ce brave inspecteur que 169 pages pour résoudre le mystère.
New York 1967, Walker apprenti poète fait la rencontre d’un extravagant professeur français et de son épouse fantasque. Tel est le point de départ du dernier opus d’Auster qui tisse ses fils habituels : le roman dans le roman, le jeu du vrai et du faux, avec en prime une pincée de sexe et d’exotisme parisien. Ne refusant pas les artifices pour les dépasser, ici le jeu avec le je-tu-il, Auster entraîne à nouveau son lecteur dans une histoire à trois narrateurs et six personnages qui s’étale sur quarante ans, ne lui révélant jamais totalement la vérité.
Les exercices de style ne sont pas réservés aux apprentis écrivains. Selon la couverture du livre ce sont “huit maitres incontestés du thriller français” qui ont accepté de se livrer à un jeu littéraire. Au départ une phrase tirée d’un recueil d’“idées et de germes de nouvelles” d’un auteur américain du dix-neuvième. Cet incipit commun donne lieu à sept nouvelles très différentes. La première met en scène un auteur de polar (!
Pendant six mois Florence Aubenas a travaillé comme femme de ménage sous son vrai nom à Caen. Elle raconte le quotidien des “travailleurs pauvres” courant de site en site à la recherche d’heures de travail - le temps plein est un Graal - au prix d’heures de trajet interminables. Elle a vécu les petitesses des chefs, des employeurs, des salariés “normaux” pour qui la femme de ménage est tout au plus un prolongement de l’aspirateur.
Livre après livre, F. Thilliez explore la noirceur de l’âme humaine. D’où vient l’impression que ce dernier est moins réussi ? Des personnages un peu moins fouillés, d’une intrigue qui traîne un peu en longueur ? Alice est une jeune femme perturbée qui termine une psychothérapie. Au moment où son psychiatre va lui révéler les circonstances de la mort de sa soeur jumelle Dorothée, la violence se déchaîne autour d’elle. Une jeune assistante sociale enquête pour démêler l’écheveau des personnages réels ou fantasmés.